L'Histoire de Yerres
Bien que l’on puisse situer les origines du village de Yerres vers 650, l’histoire de la Ville commence réellement avec l’édification au confluent des deux rivières de l’Abbaye Notre-Dame d’Yerres (entre 1120 et 1132). 44 abbesses Bénédictines l’administrèrent jusqu’à la Révolution, lui donnant à certaines périodes un grand rayonnement.
En 1103, le premier seigneur connu est Guillaume de Hierra. Le château est dû aux Budé au XVe siècle. On peut relever que les seigneurs et les abbesses entrèrent souvent en conflit à propos des droits attachés aux moulins, ou à la justice. D’interminables procès en résultèrent.
Au fil de l’histoire, l’Abbaye et le Château seigneurial furent plusieurs fois reconstruits.
Au cours des siècles, la Ville a changé plusieurs fois de nom. Tour à tour « Hierra », « Erra » ou encore « Irrya », il faudra véritablement attendre le XXe siècle pour que le nom de « Yerres » s’impose totalement. Ce nom proviendrait du mot latin « hedera » qui désigne aujourd’hui la plante connue comme étant du lierre.
Le patrimoine historique
La Maison Caillebotte
La Maison Caillebotte est une étape incontournable du parcours impressionniste de la région Île-de-France. Elle fut la résidence où vécurent Gustave Caillebotte et sa famille entre 1860 et 1879. Cette propriété évoque la vie du peintre mais également sa source d’inspiration majeure.
La Maison Caillebotte, partenaire du réseau « Destination Impressionnisme », s’est imposée parmi les sites les plus célèbres qui font de Yerres, à 20 km de Paris, un lieu d’exception dans la région Île-de-France. En 2021, la Maison Caillebotte est élue « monument préféré des français » pour la région Île-de-France.
La Maison, dite « Casin »
La Maison Caillebotte, inscrite à « l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques », constitue un véritable témoignage de la vie sous l’Empire et la Restauration, unique en France, remeublée grâce aux dons des Amis de la Propriété Caillebotte et aux collections du Mobilier National.
Le Parc et ses Fabriques
Le grand parc de 11 hectares, planté d’arbres remarquables, invite le promeneur, à découvrir les fabriques d’ornementation et le cadre qui inspira le jeune Gustave Caillebotte et ses 80 toiles. Rien n’a changé depuis.
Le parc et ses dépendances s’offrent aujourd’hui entièrement à la visite :
- L’Orangerie est devenue un lieu d’exposition temporaire.
- La Ferme Ornée est transformée en Centre d’Art et d’expositions muséales.
- Le Potager est cultivé par l’association de bénévoles « Potager Caillebotte ».
- Le Chalet Suisse accueille aujourd’hui le restaurant et salon de thé « l’Orée du Parc ».
- Le Banc Couvert japonais.
- La Chaumière normande, appareillée de petites meulières, servait et sert encore au rangement des outils.
- La Chapelle Notre-Dame du Lierre, consacrée.
- Le Kiosque et la Glacière : Le kiosque oriental est un pavillon belvédère dominant le paysage. La Glacière, d’une profondeur de 7m, permettait de disposer de glace et de conserver les aliments.
L’Abbaye Notre Dame d’Yerres
L’Abbaye Notre-Dame d’Yerres, érigée en 1132, représente un point de départ important dans l’histoire du village d’Yerres. Elle dépend de l’abbaye Saint-Germain-des-Prés et présente des vestiges importants, notamment du XVIe siècle. Elle est placée sous le patronage de Saint-Benoît, ermite, né en 481 en Italie.
Parmi les vestiges les plus remarquables de l’Abbaye, il faut noter la belle charpente en chêne située dans le bâtiment du dortoir et la porte du réfectoire (XVIe siècle).
Au XIXe siècle, l’abbaye est devenue un site industriel important (filature de laine en 1839). L’activité manufacturière de l’Abbaye s’est prolongée jusqu’à la seconde guerre mondiale.
De 1965 à 1967, la Société G.E.E.P. Industries s’y installe. Les bureaux d’études sont situés à l’Abbaye et ceux des ingénieurs dans l’ancien moulin.
En 2009, le site a été restauré pour accueillir des bureaux et des appartements.
Elle est inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté préfectoral du 1er Avril 1996.
Le château seigneurial ou château des Budé
Trônant en plein cœur de Ville, le château était la résidence des seigneurs d’Yerres. Les vestiges visibles aujourd’hui datent des XIIe, XIIIe et XVe siècle. Le premier seigneur connu, Guillaume Donjon, est mentionné en 1100 dans les archives. La seigneurie passe dans les mains de la famille Courtenay en 1328. Leur lignée s’éteint en 1428, avant d’être vendue à Dreux Budé en 1452. Le château restera dans cette famille jusqu’en 1628, avant de tomber progressivement en ruines après une série de ventes. D’importants travaux sont engagés en 1782. Puis la famille Hamelin en fera l’acquisition en 1857 et conservera le site jusqu’en 2000.
En 2015, le château est légué à la Fondation Pompidou.
Entre 2018 et 2022, le Château est totalement rénové afin d’aménager des appartements privatifs.
Le Parc qui le jouxte, propriété de la Ville, a également été repensé afin d’en faire un lieu de promenade, accessible à tous.
Le Château de la Grange du Milieu, dit « Château du Maréchal de Saxe »
Le Château de la Grange, dénommé aujourd’hui “Château du Maréchal de Saxe”, fut construit au cœur de l’important massif forestier de la Grange.
Charles Duret de Chevry, intendant des Finances sous Louis XIII confia sa construction à partir de 1617, à l’architecte Jean Thiriot, qui avait été remarqué par Richelieu. L’édifice, de style classique français (brique et pierre de taille) fut érigée à l’emplacement d’une ancienne ferme fortifiée.
Des propriétaires proches du pouvoir royal l’habitèrent jusqu’à la Révolution française.
En 1748, le célèbre Maréchal de Saxe, y fit entreprendre d’importants travaux, notamment une belle galerie d’apparat (la galerie des stucs), qui modifia l’agencement d’origine.
Au XIXe siècle, le domaine appartient aux agents de change Boscary de Villeplaine et passa aux familles Du Taillis et Gourgaud, dont le nom est lié à l’histoire Napoléonienne. Il accueillit également les blessés de la grande guerre . Les Allemands en firent un atelier de réparation des moteurs d’avions lors de la Seconde Guerre mondiale.
C’est actuellement une propriété privée qui n’est pas visitable.
L’église Saint Honest
L’église Saint-Honest est une ancienne église paroissiale.
Le chœur et le sanctuaire dateraient du XIIIe siècle. L’architecte Jean Thiriot la remanie au XVIIe siècle et y ajoute des chapelles latérales et un nouveau clocher.
La charpente aux entraits apparents est de style briard. Au XIXe siècle l’édifice acquiert son style Romano Byzantin, dû au décorateur Rouillard et à l’architecte Ballu. Sa restauration en 2005 a respecté les grandes périodes de son histoire. Le cimetière, à l’origine situé autour de l’église, fut déplacé en 1832.
On peut actuellement y admirer plusieurs tableaux de grande valeur.
Le couvent des Camaldules
Le Couvent des Camaldules fut installé à Yerres en 1642 par le Duc d’Angoulême, seigneur de Grosbois.
Le mot Camaldules provient de “Camaldoli”, village de Toscane, où Saint Romuald créa l’ordre au XIe siècle, sous la règle bénédictine. Ces moines, semi ermites, vivaient dans des cellules, et consacraient leur vie à la prière et au silence. Ils étaient environ une dizaine.
Le couvent fut construit en urgence par Jean Thiriot. Quelques vestiges subsistent, la plupart étant intégrés aujourd’hui dans le domaine privé.
La mairie école (bâtiment actuel de La Poste)
La construction en 1846 de la mairie-école, bâtiment typique au XIXe siècle, représente une étape importante dans la modernisation du village d’Yerres. Auparavant, les réunions du Conseil Municipal avaient lieu parfois au domicile du Maire ou dans divers bâtiments.
Dans les années 1840, le Vicomte du Taillis, châtelain de la Grange, fit construire la mairie école avec de chaque côté une classe de garçons et une classe pour les filles. Il y fit adjoindre 2 petits pavillons latéraux, l’un servant de corps de gare et de prison, l’autre de remise pour la pompe à incendie.
On construisit la même année un presbytère (emplacement actuel de l’Ecole Saint-Exupéry).
En 1961, la mairie devient trop petite pour une population qui dépasse alors les cinq mille habitants. La Commune décide l’achat de la Propriété Beauregard, actuel Hôtel de Ville.
L’ancienne mairie sera affectée à la poste centrale en 1964.
Le Château de Beauregard - Mairie
Le Château de Beauregard fut construit en 1899, à la place d’une vieille demeure aristocratique qui avait appartenu à un membre de la famille de Montholon. Les jardins, qui surplombent la rue, sont redessinés selon les normes de l’époque afin de proposer une orangerie, des serres, des jardins potagers et des bassins.
En 1960, la mairie étant devenue trop étroite (bâtiment actuel de la Poste), la Ville achète le bâtiment.
En 1972, l’ancien potager laisse place à la résidence Beauregard, foyer de logements gérés par le CCAS.